La Chambre de commerce lyonnaise salue l'offre de Cointrin
L'offensive genevoise est bien accueillie par le plus grand actionnaire des Aéroports de Lyon après l'Etat français...
…Comment allaient réagir les Français à l'annonce par Genève Aéroport de son intention d'entrer dans le capital des Aéroports lyonnais (ADL) révélée par la Tribune de Genève vendredi ?
Plutôt positivement. Deuxième actionnaire après l'Etat, la Chambre de commerce de Lyon (CCL), qui n'a pas souhaité expliciter davantage hier sa position, indique par le biais communiqué : « La CCL considère que l'initiative genevoise présente un grand intérêt pour le développement de la plate-forme aéroportuaire lyonnaise. » Elle ajoute que ce partenariat « pourrait ouvrir des perspectives ambitieuses en s'appuyant sur des espaces économiques connectés et des potentiels de développements complémentaires ».
Le président de la CCI, Emmanuel Imberton, enfonce le clou : « Nous sommes convaincus que l'ouverture du capital des ADL constitue une opportunité majeure pour accélérer le développement des plates-formes et accroître ainsi l'offre de nouvelles liaisons attendues par toutes les entreprises du bassin métropolitain lyonnais et de la région Rhône-Alpes. »
L'appréciation plutôt zen de la CCI est peut-être liée au pilote du véhicule d'investisseurs auquel l'Aéroport international entend se joindre : le groupe Nataxis, « deuxième acteur bancaire en France, solidement implanté dans les régions et auprès des collectivités locales », précisait Genève Aéroport vendredi. A noter que l'aéroport genevois aurait probablement pu décider d'une autre approche : entrer seul dans le capital des ADL en négociant directement avec l'Etat français
Plusieurs questions restent naturellement à traiter, expliquait dans nos colonnes Pierre Maudet, patron du Département de la sécurité et de l'économie, responsable de l'aéroport : « Il nous faut maintenant faire un audit de la valeur des ADL, participer à l'appel d'offres et le remporter. Nous ne savons encore si nous choisirons d'entrer dans le capital, ni à quelle hauteur. » Des observateurs estiment toutefois probable une participation équivalant à quelques dizaines de millions de francs.
L'affaire est décidément à suivre. On ne manquera pas par exemple de s'intéresser à l'impact à long terme d'une éventuelle prise de participation. Par exemple sur Cointrin lui-même. Serait-elle de nature à inciter la France à laisser l'aéroport genevois s'étendre sur France pour construire une deuxième piste, comme le réclamait Xavier Comtesse, responsable d'Avenir Suisse en 2008 ? Jusqu'ici, l'Etat français, propriétaire d'Air France, n'y voyait pas d'intérêt. Mais demain ?
Auteur : Tribune de Genève
Date de publication : 23/06/2015